Collectages anciens et numérisation
La France est particulièrement en retard dans la conservation et la numérisation des archives sonores. A ce jour les plus anciens enregistrements concernant les musiques et chansons traditionnelles en Ardèche datent des années 1950 ( collecte de P Nauton). On pourra apprécier le décalage quand les Hongrois peuvent s’enorgueillir de posséder des enregistrements sur cylindre de la fin du XIXème et que les Valdotains peuvent consulter les musiques et chansons anciennes collectées dans chacun de leur village et hameau d’un simple clic sur le net !
Malgré quelques belles initiatives ( voir le portail Infra son de la région Rhône Alpes, le travail du CMTRA avec qui nous collaborons régulièrement) la tâche a réaliser reste considérable et des milliers d’heures d’enregistrements et de vidéos se dégradent faisant disparaître une mémoire orale déjà bien délaissée et méconnue.
Les Ardéchois, à l’égal des Savoyards, Dauphinois, Bretons… possède un patrimoine musical très important dont un corpus de chansons assez original sur le plan musical comme l’ont bien montré V D’indy et J Canteloube dans leurs publications du début du siècle, sans parler d’une musique à danser particulière puisqu’elle conjuge les influences de deux rythmes : celui du rigodon, binaire, au Sud, le pays des Gras et celui de la bourrée à trois temps au Nord, le plateau. Les Cévennes et le haut Vivarais quant à eux connaissaient les deux danses ce qui a probablement provoqué des créations asymétriques assez originales comme les bourrées 3/3/2 évoquées déjà par V D’indy.
Devant l’urgence notre association l’ECHO a décidé de faire numériser plus de 20 enregistrements sur bande des années 1960 à 1990 (soit plus de 100 heures d’enquêtes) qui concernent l’Ardèche, l’Aubrac, les Hautes Alpes, la Savoie…issus des collectes de P Mazellier mais aussi de dons d’enregistrements anciens sur bandes, cassettes audio et vidéo. Ce sont donc plusieurs dizaines de violoneux, accordéonistes, chanteuses et chanteurs, conteuses…qui vont être numérisés et préservés de l’oubli.
Réalisé dans des conditions optimales ( nettoyage, filtrage des bruits parasites…) ce travail de numérisation qui sera effectué à la rentrée a un coût important. Il sera pris en charge par notre association, grâce au produit de la vente des CDDVD et aux interventions réalisées par les bénévoles de l’association (conférence, bal, animation…).
Un grand merci donc à tous ceux qui visitent notre site, nous commandent des CD et DVD et qui nous soutiennent dans notre travail de préservation du patrimoine musical ardéchois.